À la rencontre d’une personnalité du monde du théâtre…
Chad Chenouga est comédien, réalisateur et auteur dramatique. Dans cet entretien réalisé par Philippe Touzet, il nous parle de son univers, de son parcours et de sa première pièce, La Niaque. Un moment d’échange passionnant autour de la création théâtrale, à l’occasion de la parution de cette œuvre aux Éditions de l’Amandier.
Cet entretien a eu lieu le mardi 12 juillet 2011 à Paris, dans la salle Francis Huster au Cours Florent.
La Niaque : La pièce qui nous fait réfléchir à notre rapport à la langue
Philippe Touzet : Chad, “La Niaque”, c’est une pièce qui parle de la jeunesse, de la langue, de l’énergie de vivre. Peux-tu nous en dire un peu plus ?
Chad Chenouga : Oui, bien sûr. La Niaque, c’est avant tout l’histoire de jeunes gens qui cherchent à se forger une identité, à travers la langue et les mots qu’ils s’approprient. C’est un texte qui parle de la rue, mais aussi de cette énergie vitale qui pousse à se battre pour sa place. Il y a un côté brutal dans l’écriture, mais aussi une grande tendresse envers ces personnages. La langue qu’ils utilisent est un moyen de montrer leur détermination, leur envie de s’exprimer.
Une écriture rythmée, un vocabulaire qui surprend
Un extrait de la pièce nous plonge dans cet univers où la langue est à la fois un outil d’émancipation et de rébellion :
“C’est pas pour me la jouer, mais je trouve qu’ils n’ont pas beaucoup de vocabulaire au foyer. C’est peut-être parce qu’ils sont en CAP ou en BEP ? Moi y a pas une semaine sans que j’apprenne un nouveau mot, ou une nouvelle expression. Par exemple : “force est de constater”. (Il répète en se délectant des mots, en les rendant presque suaves) “Force est de constater”. Trop puissant, non ? C’est Allard, le prof d’éco, il l’utilise souvent. Mais je l’avais déjà repéré dans un article économique…”
Cet extrait illustre la manière dont les jeunes personnages s’approprient la langue, en transformant des expressions banales en armes de pouvoir. Ils cherchent à s’affirmer, et les mots deviennent un moyen de faire entendre leur voix.
La Niaque : Une mise en scène de l’énergie théâtrale
Philippe Touzet : Le spectacle sera présenté au Théâtre des 5 Diamants à Paris. Qu’est-ce que tu souhaites faire ressentir à travers cette mise en scène ?
Chad Chenouga : Je veux que le public ressente cette énergie brute, cette tension qui naît de l’instant. Le texte est très rythmé, et c’est ce que je veux retranscrire sur scène. Ce n’est pas juste une pièce à écouter, c’est une pièce à vivre. Je veux que les spectateurs soient en immersion, qu’ils se sentent transportés dans ce monde, qu’ils en deviennent presque témoins directs.
Détails pratiques :
Le spectacle “La Niaque” se jouera du 22 au 30 septembre 2011 à 20h30 (dimanche à 17h) au Théâtre des 5 Diamants, 10 rue des 5 Diamants, 75013 Paris.
Durée du spectacle : 1h30
Réservations : 0950999758
Crédit : Réalisation et montage : Philippe Touzet/Antoine Lemay
Éditions de l’Amandier
La Niaque de Chad Chenouga